Vaincre le trac

Vous arrive-t-il d’avoir le trac ?

C‘est pour ma part, un sentiment que j’ai bien connu, enfant. Je me souviens d’ailleurs d’un jour de trac particulièrement intense.

Vous savez, lorsqu’on a l’impression de jouer notre vie, et que notre seule réussite dépend du contrôle que l’on peut avoir sur soi-même.

Pourtant, malgré nos compétences, malgré notre travail, ce que l’on redoutait tant fini par arriver … on perd tout ses moyens.

Cela vous est déjà arrivé aussi ?

Moi, j’avais dix ans (cela faisait déjà 3 ans que je passais des auditions publiques), mais là, ce jour précis, j’étais totalement tétanisée.
L‘auditorium était pas mal rempli. (Les gens n’ont-il rien d’autre à faire qu’aller assister aux examens public du conservatoire ?).
J‘ai la gorge nouée, les jambes tremblantes. Je traverse péniblement la salle pour arriver jusqu’à l’estrade où se trouve le piano. Je n’ai plus de souffle. Je suis paralysée. Je jette un coup d’oeil anxieux sur les 4 membres du jury. L’un a le nez rivé dans la partition, l’autre griffonne je ne sais trop quoi sur une feuille. Deux me regardent d’un air impatient.
 Aucun sourire. Je sais qu’ils vont me juger. Je voudrais me cacher dans un petit trou de souris.
Je m’installe face au clavier, bien au milieu, face au mi, le dos droit, les pieds écartés, comme on me l’a enseigné. (Rigueur et discipline… peu de fantaisies sont permises dans cette école).
 Je commence à jouer.
 Mon coeur bat si vite que mes doigts accélèrent de façon totalement incontrôlée. J’essaye de ralentir. Mon tempo est à présent totalement irrégulier, tout comme la pression des notes.
Je réalise à quel point je joue mal et m’angoisse encore plus jusqu’au total trou noir.
Je m’arrête.
Je ne me rappelle plus la partition, je n’entends plus la mélodie dans ma tête. Seules mes oreilles bourdonnent avec ce bruit totalement assourdissant.
J‘essaye de recommencer, je m’arrête.
Je finis par sortir, totalement anéantie.
La musique c’est toute ma vie et je n’aurais pas droit à un nouvel échec, si je veux pouvoir continuer.
 Dire que dans 2 jours, c’est l’examen de chant. Et là, il ne sera pas possible de chanter, si mon corps ne me répond même plus.
Pourtant je sais que je serai plus sereine. L’enjeu est moindre. Il n’y a pas de renvoi en classe de chant: moins de concurrence.
Décidément je ne suis pas faite pour la compétition. Et la pression ne me permet pas vraiment de donner le meilleur de moi-même.

Vous voulez savoir si j’ai été renvoyée finalement ?

J‘avoue qu’il s’en est fallu de peu, car après ce « redoublement », j’ai bien failli échouer au nouvel examen final, l’année suivante.

Après quelques péripéties (que je vous raconterais éventuellement à l’occasion), je suis finalement restée 10 longues années.
Et si nous étions 60 inscrits la première année, nous n’étions plus que deux élèves en fin de cycle.
 
Car si je voulais poursuivre, il m’a bien fallu, année après année, apprendre à gérer mon stress, la peur du public, et celle d’être jugée.
Et comme j’avais décidée très jeune d’être chanteuse, ou à défaut actrice ou professeur (et là aussi, il faut gérer un « public » ), j’avais réellement le sentiment de jouer mon destin à chaque fois. (Une pensée dont il a bien fallu aussi que je me détache pour réussir).

Apprendre à relativiser est entre autres une façon de se distancier de ses peurs. 

Evous-même, vous arrive-t-il aussi parfois d’avoir le trac ? Êtes-vous amenés à être confronté à un public ? Et avez-vous quelquefois le sentiment de vous laisser totalement envahir par le stress ?

Si c’est le cas, je peux vous livrer une astuce très simple qui m’a permis de surmonter bien des publics, et qui va vous aider vous aussi à vous calmer et à reprendre possession de votre corps et de vos esprits.

La voici : Respirez ! (Et oui cela parait tout bête et pourtant, combien y pensent réellement en situation de stress ?). C’est pourtant l’astuce la plus efficace et la plus utile qui soit.

Pourquoi ?

Parce que votre respiration, en plus de son aspect vital essentiel, est la base même de votre état émotionnel. Elle régule votre système nerveux et votre circulation sanguine. Et influe ainsi sur votre état psychique, tout comme celui-ci agit sur votre respiration.
 
Apprendre à la contrôler, c’est donc reprendre la maîtrise de vos états internes.

Ainsi par votre respiration, vous pouvez ralentir vos battements cardiaques et vous sentir plus apaisés.
Par votre respiration, vous allez oxygéner votre cerveau et avoir les idées plus claires.
 Par votre respiration, vous allez reprendre possession de votre corps.
 Par votre respiration, enfin, vous allez vous recentrer sur vous même et vous distancier du monde et des regards extérieur.

Comment ?

En pratiquant une respiration lenteprofonde et diaphragmatique.
 Et comme un exemple vaut mieux qu’une longue explication, je vous montre tout cela en détail jeudi, dans la nouvelle vidéo technique. (Sans oublier que votre respiration est le pilier fondamental de votre voix.  )

Alors, l’es pas belle la vie?
Et ce n’est pas tout :
Dans l’article de la semaine prochaine, je vous livrerai l’exercice qui m’a permit de surmonter mon trac : la technique du 4/4.

Cette technique de respiration m’a été enseignée par ma prof de chant, suite à mon échec cuisant lors de ce fameux examen de fin d’année.
Alors à très bientôt. Et en attendant, je vous souhaite une excellente journée à tous.
À jeudi…

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